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La créativité, les mélanges d’influences et de style, les couleurs et imprimés... C’est ce qui capte notre regard en entrant dans l’appartement du designer Olivier Gagnère. En fait, tout attire l’œil chez Olivier. On ne sait plus où donner de la tête. Des souvenirs de voyage, des meubles ou bibelots qu’il a dessinés, d’autres offerts par des amis artistes… Ici on assiste à une accumulation d’objets fantasques et extraordinaires, à l’image de cet homme cultivé et solaire.

Olivier Gagnère

Bonjour, pouvez-vous vous présenter?

Je m’appelle Olivier Gagnère, et je suis un designer - bien que le mot ne me plaise pas beaucoup. Mais disons que mon activité c’est de dessiner tout ce qui peut rentrer dans une maison. Je dessine tout du sol au plafond.

Votre père était antiquaire, vous avez évolué dans un milieu raffiné, en quoi cela vous a-t-il influencé?

Mon père vendait essentiellement des objets en bronze du 18ème. J’ai passé mon enfance et mon adolescence dans un appartement rempli de choses magnifiques dans lequel le décor changeait sans arrêt. En fonction de ce que mon père trouvait et vendait, les choses transitaient chez nous. C’était comme un grand livre d’art ouvert constamment car mon père nous expliquait à mes sœurs et moi la provenance des objets, leur utilité, etc… Cela m’a permis d’acquérir des connaissances et de développer une grande curiosité autour de l’objet. J’ai pu apprécier la façon dont ces meubles étaient fabriqués à l’époque. Ça a été pour moi une école très importante qui a formé mon regard, ce qui est essentiel.

D'ailleurs vous êtes autodidacte, quelles expériences vous ont le plus appris sur le métier ?

Être autodidacte vous donne une grande liberté. La liberté de faire un peu ce que vous voulez. Ça m'a permis d’expérimenter beaucoup de choses. J’ai commencé par dessiner des objets d'orfèvrerie et j’ai appris en allant voir des artisans et des orfèvres. En discutant avec eux, j'ai compris comment on pouvait faire les choses. Je les voyais faire, je les voyais travailler.

Imaginez que vous êtes dans l’atelier d’un dinandier, vous voyez comment il fonctionne, comment il se sert de tous ces petits marteaux qu’il utilise pour mettre en forme des feuilles de métal. À partir du moment où vous comprenez comment est réalisé un objet ou un meuble, vous pouvez le dessiner. Et je pense que dans les écoles d’art on ne montre pas assez comment les choses sont faites. Ainsi, les choses viennent naturellement. Parce que sinon vous pouvez dessiner des moutons à cinq pattes. Alors c’est vrai qu’aujourd’hui avec les imprimantes en 5D on peut faire des choses magnifiques, mais faut-il encore que ces choses soient reproductibles avec le matériau que vous voulez utiliser.

« Être autodidacte vous donne une grande liberté. »

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Olivier Gagnère, designer

Olivier Gagnère

Vous êtes dans une recherche constante autour du matériau, qu'est-ce qui motive vos choix de matières et de formes ?

C’est la façon de mettre en œuvre les matériaux qui m’intéresse au départ. C’est vrai que je suis très sensible à la matière, parce que c’est quelque chose de visuel, de tactile. J’ai toujours cherché à mélanger des matériaux que l’on ne peut à priori pas mélanger ensemble, comme un matériau à l’aspect luxueux ou riche avec un matériau beaucoup plus simple, voire pauvre. Pour vous donner un exemple, j’ai souvent utilisé du feutre. Le feutre dont se servent les imprimeurs pour faire les langes. Quand ils mettent sous presse le papier, ils utilisent une lange, sorte de feuille de feutre faite avec du poil de lapin. Ça a une épaisseur de 3-4 mm, et on utilise ça pour protéger la feuille quand elle passe sous le rouleau. Donc c’est un matériau très simple. On s’en servait au départ pour le mettre dans des semelles de pantoufles type charentaises, ou pour faire des chapeaux, qui se forment avec de la vapeur. C’est un matériau qui en soit n’a rien d’exceptionnel mais si vous le faites chanter avec une autre matière ça devient quelque chose de plus intéressant, qui va lui donner du relief. Ce que j’aime aussi c’est la façon dont certains matériaux prennent la lumière. Il y a des matières qui absorbent, et d’autres qui réfléchissent. Donc en fonction de l’heure de la journée les objets changent.

« Ce que j’aime aussi c’est la façon dont certains matériaux prennent la lumière. »

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Olivier Gagnère, designer

Olivier Gagnère

Qu'est-ce qui vous a plus dans les pots By Charlot que vous avez choisis pour votre intérieur?

Ce qui m’a plu, c'est la simplicité de la forme de ces petits pots. Ils sont très simples mais il y a de jolis détails. L’arrondi, la bague,... Leur simplicité peut sembler à contre pied de ce que j’ai l’habitude de faire (des choses plutôt décoratives et chargées), mais en fait les objets que je dessine sont à la base très simples, puis je pose des éléments qui forment le décor. Que ce soit un décor graphique ou volumineux. Ces petits pots miniatures constituent un écrin très délicat pour les plantes, presque minimaliste. Ce qui est intéressant aussi c’est toutes les possibilités de finitions que vous proposez : du brillant, du mat, du semi-mat, du doré, etc… Cela permet vraiment de composer avec la plante quelque chose qui est en accord avec votre intérieur ou ce que vous voulez en faire. Enfin, les plantes grasses que vous avez m’évoquent le minimalisme japonais. Je suis beaucoup allé au Japon, j’ai fait beaucoup de céramique et de porcelaine là-bas. Et vos petits pots me rappellent le raffinement des Japonais. Ils sont très soucieux de la façon de présenter les plantes et ils s’attachent à des détails. Ces pots paraissent très minimalistes mais leur proportion est très bien conçue. Je suis sensible à ces objets car je les trouve élégants mais pas passe-partout.

« Ce qui est intéressant aussi c’est toutes les possibilités de finitions que vous proposez : du brillant, du mat, du semi-mat, du doré, etc. »

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Olivier Gagnère, designer

Olivier Gagnère

Quel est le rapport que vous entretenez au végétal dans un environnement design ?

Je dessine beaucoup de céramique, ainsi que des vases et contenants. J’adore les fleurs, des fleurs coupées, je trouve ça très beau. Je ne suis pas très doué pour disposer des plantes ou des fleurs dans un vase, en revanche cela m’amuse beaucoup de dessiner leur contenant. Chaque personne doit laisser sa fantaisie s’exprimer et j’ai créé beaucoup de vases car je trouve que c’est très important d’avoir des plantes ou des fleurs chez soi. Il faut qu’il y ait cet élément sinon c’est un peu sec quand même.

Olivier Gagnère

Chez By Charlot l'art d'offrir est mis en lumière et nous croyons beaucoup à la valeur sentimentale de l'objet. Quelle est la relatioin que vous avez avec les objets que vous créez ?

Le premier moteur de la création c’est la passion. Donc je suis attaché à des objets que j’aime plus que d’autres, mais c’est évident que lorsqu’on dessine un objet ou un meuble il faut penser à sa capacité à durer dans le temps. Il faut aussi que cet objet puisse venir habiller un intérieur très contemporain comme un intérieur très classique. C’est à partir du moment où il a cette capacité à s’incorporer à son environnement qu’il est réussi. Donc quand vous avez un objet qui pour vous se marie bien avec votre intérieur, il y a automatiquement une affection qui se crée pour ce meuble ou cet objet. Vous y tenez, vous en prenez soin. S'il n’est plus là, il vous manque quelque chose. Pour moi c’est évident qu’il y a un rapport affectif aux choses.

« C’est très important d’avoir des plantes ou des fleurs chez soi. Il faut qu’il y ait cet élément sinon c’est un peu sec. »

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Olivier Gagnère, designer

Olivier Gagnère

Quelles sont vos sources d'inspiration et comment travaillez-vous votre créativité ?

Mes sources d’inspiration sont multiples. Avant toute chose, quand on cherche à créer il faut savoir regarder. Il faut avoir la capacité d’observer ce qui nous entoure, même des détails. Le détail dans un tableau, le détail d’un vêtement ou d’une architecture peut capter votre regard, votre attention, et entrer en résonance. C’est souvent à partir d’un détail que je commence à dessiner un meuble ou un objet. L’inspiration est comme un courant d’air, parfois ça passe très fort, d’autres fois on le sent moins. Souvent une idée vous vient tout de suite, le reste du temps il faut laisser un peu macérer. Pendant le confinement j’ai fait beaucoup de choses dans mon atelier, rangé mes archives qui sont plutôt conséquentes, et je me suis replongé dans mes dessins. Il y a des choses que j’avais totalement oubliées. Je me suis aperçu qu’il m’était arrivé de redessiner des choses que j’avais dessinées il y a 25-30 ans, avec parfois une variation. Ça m’a beaucoup amusé parce que cela prouve que parfois on a un coup de crayon, le truc sonne juste, et pour x raison il n’est pas en adéquation avec l’époque, les gens ne sont pas convaincus, et 10 ou 15 ans après vous redessinez par hasard cet objet que vous aviez oublié, et tout d’un coup on vous dit « C’est superbe ! ». C’est toujours rigolo, je me dis que je ne m’étais pas trompé, car intérieurement je savais que cet objet était bien. Pour moi il était intéressant dès le départ mais je l’ai oublié parce que personne n’en voulait. Il n’y a pas de règles, ce qui est important c’est de regarder, d’avoir de la curiosité. Si vous n’avez pas de curiosité, vous n’êtes pas créatif.

« C'est souvent à partir d’un détail que je commence à dessiner un meuble ou un objet. »

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Olivier Gagnère, designer

Quel est l'objet que vous n'avez pas encore imaginé et dont vous rêvez ?

Peut-être un voilier. Ça me plairait bien. Je trouve ça très beau un voilier et j’aime la mer. Je pourrais peut-être concevoir un voilier un jour…

Olivier Gagnère

Il serait comment ?

Il ne serait pas forcément grand. Moi j’ai commencé à faire de la voile quand j’étais gamin, du dériveur au départ, et j’en ai des souvenirs assez fabuleux. La façon dont c’était construit, les formes que je trouvais magnifiques... À l'époque c’était des dériveurs très rapides, sportifs, les premiers dériveurs qui planaient sur les vagues. Et ce sont les premières émotions que j’ai eues. Cette sensation de surfer sur les vagues m’a laissé un grand souvenir et un jour j’aimerais dessiner un dériveur qui puisse surfer… sans que ce soit comme les foils, ces engins incroyables qui décollent de l’eau mais qui ressemblent à des insectes volants. J’imagine quelque chose de plus noble, de plus classique, où la coque glisse sur l’eau et où on sent les embruns… Voilà, on touche peut-être du doigt mon prochain rêve.

 — Photographies et texte : Andrane de Barry